20 novembre 2023
Pendant la pandémie du Covid, les experts ont constaté une réaction bien différente d’un individu à l’autre, avec des résistances à l’infection virale très individuelles.
Il est établi qu’une alimentation ciblée ne nous garantie pas de prévenir la contagion mais tout du moins de booster notre réaction immunitaire face à l’infection.
Des scientifiques australiens de l’institut Doherty, ont annoncé avoir identifié comment le système immunitaire de l’organisme combat le Coronavirus. Selon leur étude, ils ont pu décrire la montée au front des cellules des défenses immunitaires et des anti-corps et constater que ces cellules sont très similaires à celles qui sont actionnées chez les patients atteints de la grippe.
Ainsi, l’équipe a testé, sur une femme de 47 ans, des échantillons de sang à quatre moments différents. Elle était atteinte par le Covid-19 avec des symptômes modérés. Effectivement, en explorant son sang, les scientifiques ont identifié quatre types de cellules immunitaires durant sa guérison. Selon la chercheuse Katherine Kedzierska, ils ont noté une réponse immunitaire alors que la patiente était toujours visuellement malade. Et trois jours plus tard, la patiente s’est rétablie.
Ne dit-on pas que le corps humain est une formable machine ?
La définition du terme machine étant la suivante « ensemble ou dispositif généralement complexe, destiné à transformer l’énergie et à utiliser cette transformation pour produire un effet donné ». Pour illustrer cette définition à merveille, quoi de mieux que le corps humain ?
Il est indéniable que notre organisme est un dispositif indépendant. Il sait à lui seul, comment se procurer l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Notre corps peut se contenter d’énergie sous de multiples formes. Et chaque corps humain est unique, en quelque sorte chaque modèle de cette merveilleuse machine est une pièce inimitable.
Notre corps est capable de véritables exploits :
- 23 000 respirations par jour et 700 millions de bouffées d’air ;
- 19 000 kilomètres parcourus par notre sang en 24 heures ;
- 100 milliards de neurones traitent l’information dans un seul et même circuit (nos ordinateurs sont encore bien loin d’en faire autant) ;
- 100 000 kilomètres de réseau de nerfs (si on les mettait bout à bout) ;
- 260 millions de cellules réceptrices au niveau de la rétine (soit l’équivalent de 63 caméras HD pour le travail d’un seul œil) ;
- 100 000 milliards de bactéries commensales (non-pathogènes) contenues dans notre organisme. Aussi appelées bactéries « amies » ou microbiote ;
- 10 000 milliards de cellules (soit 10 fois moins que le nombre de bactéries).
La distinction importante à faire est de séparer les bactéries pathogènes des non-pathogènes :
* Les bactéries pathogènes sont responsables du développement de maladies infectieuses en provoquant un ensemble de troubles spécifiques chez un hôte infecté (méningite, tétanos, tubercolose…).
* Les bactéries non-pathogènes (dites commensales ou bactéries amies) vivent en parfaite harmonie avec leur hôte. Prenons le cas des bactéries du tube digestif appelées : microbiote intestinal.
Dans certaines circonstances, des bactéries pathogènes opportunistes, peuvent entraîner des troubles, car elles profitent d’une faiblesse de leur hôte, dont les défenses immunitaires sont compromises.
C’est le cas lors d’un traitement à base d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, de cortisone… cela va déséquilibrer la flore intestinale et donner lieu à une faiblesse immunitaire. Et par conséquence, cette baisse d’immunité entraînera la réactivation des anciens symptômes ou l’apparition de nouveaux symptômes (état grippal, diarrée…) par un mécanisme qui permet la sélection d’une bactérie aux détriments des autres.
Comment booster ses défenses immunitaires : Impacts de l'alimentation sur les défenses immunitaires
Le système immunitaire n’est pas invincible : aucun aliment magique, supplément ou autre vitamine ne peut le rendre inattaquable.
Plus précisément, il s’agit d’un système très complexe qui fait intervenir des centaines de cellules et de molécules dont les réactions sont réglées à la perfection.
- On distingue deux types de réponses immunitaires :
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- l’immunité innée : réponse immédiate, initiale, de cellules dites « mangeuses d’intrus » qui provoquent une réaction inflammatoire associée à des symptômes désagréables (fièvre, douleurs…) ;
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- l’immunité acquise : réponse obtenue à la suite d’acquisition et de confrontation à différents virus ou bactéries pathogènes. Elle provoque la production d’anticorps par le biais des lymphocytes B et T. Ces anticorps sont capables de reconnaître une multitude d’agents infectieux. Cette immunité s’acquière au fil des années, à force d’être confronté à des infections ou par la vaccination qui introduit à faible dose un virus ou une bactérie afin de déclencher une réponse immunitaire maîtrisée et de booster le système immunitaire de l’hôte.
Quelle alimentation pour booster notre système immunitaire ? Peut-on se préparer à affronter les rhumes, les gastroentérites… ?
Pour commencer, l’alimentation n’est certainement pas la seule réponse, une bonne hygiène de vie contribue à lutter contre les infections.
Quant aux aliments à privilégier, il faut avant tout retenir qu‘il est essentiel d’éviter les carences. Une alimentation équilibrée apporte en grande majorité tous les nutriments dont l’organisme a besoin.
Cela dit, certains nutriments sont identifiés pour favoriser la réponse immunitaire par l’augmentation de la prolifération des lymphocytes T, c’est le cas de l’Arginine (acide aminée présent dans certaines protéines) et du Zinc.
Quant au microbiote intestinal, il y a une conduite à tenir permettant l’entretien optimal de l’équilibre du microbiote : il s’agit de privilégier les anti-oxydants, les fibres et les micro-organismes (aussi appelés : probiotiques et prébiotiques) qui se trouvent soit dans les aliments fermentés soit dans des compléments alimentaires.
Bienfaits spécifiques de certains aliments sur l’immunité
Dans ce contexte actuel, il est essentiel d’optimiser les foncions du système immunitaire, et ainsi de mieux lutter contre les infections bactériennes et virales.
Tout d’abord, l’alimentation doit être diversifiée. Ensuite, il est indispensable de cibler certains aliments pour apporter les nutriments qui jouent plus spécifiquement un rôle au niveau du système immunitaire :
- les antioxydants
- les oméga 3
- les acides aminés
- les fibres
- le magnésium
- le zinc
- les probiotiques
- les prébiotiques
Le but du traitement diététique sera de :
- protéger l’organisme contre les dommages oxydatifs provoqués par les radicaux libres ;
- nourrir les micro-organismes de notre microbiote (flore intestinale) pour moduler son équilibre et agir sur la réponse immunitaire ;
- réensemencer notre microbiote par l’apport externe de micro-organismes ;
- favoriser la croissance et l’activité des bonnes bactéries de nos intestins ;
- équilibrer le système immunitaire par un bon rapport oméga 3/oméga 6 ;
- favoriser la formation d’anticorps avec de bons apports en protéines, et plus spécifiquement l’Arginine ;
- privilégier les apports en minéraux, et particulièrement le zinc et le magnésium pour booster la réponse immunitaire.
Quant à l'hygiène de vie, cet aspect est indéniablement lié à la diétothérapie.
Il s'agira :
- de pratiquer une activité physique régulière, de 30 minutes minimum par jour, ou de deux à trois heures d'activité physique par semaine (marche, jardinage, natation, course à pied…) ;
- de ne pas fumer ;
- de limiter sa consommation d’alcool ;
- d’avoir un sommeil de qualité et d’une durée suffisante (si besoin vous pouvez avoir recours à l’homéopathie) ;
- d’abaisser son niveau de stress par diverses méthodes (yoga, sophrologie, Qi Gong, kinésiologie…) ;
- de stopper tous régimes restrictifs.
Les grands principes d'une alimentation « immuno-booster »
Une alimentation qui booste notre système immunitaire repose sur quatre points principaux :
- Augmenter sa consommation en anti-oxydants
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- Caroténoïdes (chou frisé, carottes, épinards, tomate, patate douce) ;
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- Vitamine C (cassis, agrumes, fraises, ananas) ;
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- Vitamine E (huiles végétales, graines d'oléagineux) ;
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- Sélénium (viande, abats, jaune d'œuf, crustacés, fruits de mer, levure de bière, céréales) ;
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- Zinc (fruits de mer, viande, abats, fromages) ;
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- Polyphénols (fruits, légumes).
- Enrichir son alimentation en fibres pour nourrir son microbiote intestinal
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- Fibres insolubles (produits céréaliers, légumineuses)
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- Fibres solubles (fruits et des légumes)
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Supplémenter et réensemencer naturellement son microbiote intestinal
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- Probiotiques (yaourts et laits fermentés, kéfir, fromages persillés type bleu, roquefort, fourme d’Ambert…, fromages avec croûte type camembert, brie…, levure de bière, pain au levain…)
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- Prébiotiques (fibres végétales solubles de type pectine, linuline et fibres insolubles de type son, lignine).
- Favoriser la réponse immunitaire par la prolifération des lymphocytes T et la formation d’anticorps
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- Zinc (fruits de mer, viande, abats, fromages) ;
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- Arginine (produits laitiers, oléagineux tels que noix, noisette, amandes, pain complet, haricot, maïs, cacao, flocons d’avoine…) ;
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- Magnésium (sardine à l’huile, oléagineux, fruits de mer, produits céréaliers, certaines eaux minérales telles que l’eau d’Hépar et l’eau Rozana).
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Equilibrer le système immunitaire par un bon rapport oméga 3/oméga 6 (ration de 4/1)
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- Oméga 3 :tous les poissons (particulièrement les poissons gras : saumon, sardine, anchois…) et les huiles végétales (en particulier les huiles de noix, colza, soja, noisettes…)
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- Oméga 6 : viande rouge et les huiles végétales (en particulier huiles de tournesol, pépin de raisins, arachide).
- Associer des règles d'hygiène de vie telle que : la pratique régulière d'une activité physique, la gestion du stress et l'optimisation d'un sommeil de qualité.
Comment booster ses défenses immunitaires : En pratique
Il est reconnu que l'alimentation « immuno-booster » est simple en pratique. En effet, les règles standardisées d'équilibre alimentaire sont reprises, telles que manger des fruits et des légumes à chaque repas, favoriser les graisses végétales, enrichir son alimentation en fibres…
Aussi, concernant la diétothérapie chez un sujet en surpoids, les consignes alimentaires sont personnalisées. En effet, les apports caloriques journaliers sont certes restreints mais jamais en-dessous d’un certain seuil, afin de ne pas induire un régime restrictif, qui irait à l’encontre d’un bon équilibre du microbiote intestinal.
Les règles diététiques sont celles d'une alimentation classique de type régime méditerranéen (Appelé également régime Crétois), mais avec des spécificités ciblées afin d’optimiser l’immunité.