© Tous droits réservés Géraldine Fargeau Nutritionniste Diététicienne Bordeaux
7 novembre 2023
L’anxiété est un sentiment naturel que tout un chacun connait. Dès lors qu’elle devient excessive et difficilement gérable, des signes très distinctifs apparaissent (crises de panique, phobies…). En effet, il est démontré statistiquement sur une année, que 18 % de la population souffre de troubles anxieux. A noter que les femmes sont un peu plus touchées que les hommes. Il existe des aliments pour vaincre l’anxiété. Nous allons vous expliquer cela un peu plus bas dans cet article. Tout d’abord, prenons les bases.
Pour comprendre, il existe d’une part :
- le trouble anxieux temporaire. Il est proportionnel à une situation donnée ;
- le trouble anxieux généralisé. Il fait l’objet d’une classification en psychiatrie (Classement DSM-IV) car il regroupe divers troubles qui se manifestent de façon variable.
Selon le classement du DSM-IV en psychiatrie, il existe plusieurs troubles anxieux :
. le trouble panique sans ou avec agoraphobie (peur des lieux où il serait difficile de s'échapper ou d'être secouru) ;
. l’agoraphobie sans antécédent de trouble panique ;
. la phobie spécifique (peur irrationnelle face à une situation ou un objet bien défini) ;
. l’anxiété sociale ou phobie sociale (peur excessive d'une ou plusieurs situations sociales) ;
. le TOC appelé trouble obsessionnel compulsif (apparition répétée de pensées intrusives qui génèrent une envie irrépressible de réaliser des gestes répétitifs ou des actes mentaux comme réciter intérieurement une phrase) ;
. le trouble anxieux sévère (ou état de stress post-traumatique qui se manifeste à la suite d'une expérience vécue comme traumatisante) ;
. l’état de stress aiguë (ensemble de symptômes caractéristiques qui peut se développer en réaction à l'exposition à un ou des événements traumatiques) ;
. le trouble anxieux dû à une affection médicale générale (affections endocriniennes type dysfonctionnement de la thyroïde, hypoglycémie… ; affections cardio-vasculaires de type arythmie, insuffisance cardiaque… ; affections respiratoires de type boncho-pneumopathie chronique obstructive appelée BPCO, pneumonie… ; affections métaboliques de type déficit en vitamine B12… ; affections neurologiques de type tumeurs, encéphalite…) ;
. le trouble anxieux induit par une substance (nicotine, alcool, cocaïne…) ;
. l’anxiété ou l’évitement phobique (sans que le clinicien n'ait été capable de déterminer si le trouble est primaire, ou dû à une affection générale ou induit par une substance). On le nomme : trouble anxieux non spécifié ;
. et enfin, les troubles de nature anxieuse classés dans d’autres catégories.
Citons comme exemple les personnes atteintes de troubles anxieux généralisés. Elles présentent une anxiété exacerbée, persistante, qui affecte gravement leur qualité de vie. Ainsi, le diagnostic est établi lorsqu’il y a persistante des symptômes au-delà de six mois. Ces symptômes sont les suivants : une peur disproportionnée à la fois sur l’intensité, la fréquence et la durée, par rapport à la réalité de la situation.
Dans cet article, nous aborderons les spécificités de l’alimentation pour surmonter une anxiété passagère, non pathologique (par définition : le trouble anxieux temporaire, proportionnel à une situation donnée).
Impacts de l'alimentation sur l’anxiété : les aliments pour vaincre l’anxiété
Tout d’abord, nos habitudes alimentaires ont un impact important sur notre santé mentale. En effet, certains aliments peuvent même exacerber le niveau d'anxiété. A l'inverse, d'autres aliments procurent une sensation de calme, de relaxation, de bien-être, aidant ainsi à faire face à des situations stressantes.
Commençons par examiner nos modes de vie modernes, sources de situations stressantes et angoissantes. Les performances professionnelles et la compétitivité, les amplitudes horaires, le surmenage, les embouteillages, les divorces…, auxquels se rajoutent la maladie, les décès, participent à cet état de fait.
Afin de diminuer notre vulnérabilité au stress, certaines astuces alimentaires aident à prévenir toute altération d’humeur quelle que soit la situation.
Le but de la thérapeutique diététique sera de :
- stabiliser le niveau de glycémie (le taux de sucre dans le sang) ;
- limiter les produits contenants de la caféine et/ou de la théine (café, thé, certains sodas, certaines boissons énergisantes) ;
- s'hydrater régulièrement et suffisamment (eau exclusivement) ;
- limiter la consommation d'alcool ;
- maintenir un poids de forme stable (éviter le surpoids et l'obésité qui sont sources d'augmentation du Cortisol : l'hormone du stress) ;
- normaliser et stabiliser la tension artérielle (éviter l'hypertension artérielle qui potentialise le Cortisol) ;
- manger en pleine conscience (prendre le temps de savourer chacun de ses repas) ;
Le Cortisol est une hormone sécrétée par les glandes corticosurrénales, elle est surnommée : l'hormone du stress. Son rôle est de permettre à l'organisme de faire face à des situations stressantes. Son action est de mobiliser l'énergie indispensable au bon fonctionnement du cerveau et des muscles (dont le cœur, qui est également un muscle). Et cela quelle que soit la situation, même la plus anxiogène.
Il ne faut pas oublier que notre corps est une formidable machine, qui sait s'adapter à toute situation extrême, comme le jeûne, qui lui aussi génère un stress intense dans l'organisme.
Quant à l'hygiène de vie, ce paramètre est indispensable et une meilleure hygiène de vie contribue indéniablement à une réduction de l'anxiété. La préconisation sera la suivante : pratiquer une activité physique (ou sportive), avec régularité, minimum 30 minutes par jour. Soit une recommandation hebdomadaire de deux à trois heures d'activité physique (marche, jardinage, natation, course à pied…).
Bienfaits des aliments pour vaincre l’anxiété
Voici des conseils alimentaires pour vous aider à diminuer votre vulnérabilité psychologique et vous assurer un meilleur état mental. Cela permettant d’affronter les événements stressants de la vie quotidienne.
1) Stabilisez votre taux de sucre sanguin
La variation du taux de sucre dans le sang doit être la plus faible possible. A défaut, des grandes fluctuations (hypoglycémie et hyperglycémie) entraînent du stress au niveau de nos organes. En effet, le cerveau et les muscles (dont le cœur), utilisent le sucre comme carburant. Il est donc important d'apporter une quantité de sucre adéquat mais aussi régulièrement.
Les signes rencontrés en cas de déficit ou d'excès de sucre sont les suivants : des maux de têtes, de l'irritabilité, un manque de concentration, des tremblements et des sueurs froides, de l'anxiété et même des symptômes dépressifs.
Dans cette dynamique, il est donc fortement déconseillé :
– de suivre quelconque régime (en-dehors d'un régime alimentaire prescrit par votre médecin ou spécialiste, pour une pathologie bien précise, comme l'hypertension artérielle ou le diabète par exemple) ;
– de s’appliquer toutes restrictions alimentaires injustifiées (sans graisses, sans féculents…) ou de sauter un repas.
A chaque prise alimentaire sautée, le taux de sucre dans le sang chute considérablement. Cela augmente de surcroît le niveau d’anxiété et le taux de Cortisol :
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- Faites 3 repas par jour ;
- Rajoutez si besoin 1 à 2 collations par jour (en-fonction de votre activité physique, de vos horaires professionnels) ;
- Consommez toutes les familles d’aliments à chaque repas : un sucre rapide (fruit ou dessert) associé à un sucre lent (féculent ou pain), avec une protéine (viande ou substitut), un légume, un produit laitier (laitage ou fromage) et une matière grasse végétale (huile). Cet équilibre des 6 familles d'aliments aidera à une absorption lente du sucre. Ainsi, le taux de sucre dans le sang chutera plus lentement. Cela permettra le maintien adéquat du niveau de sucre jusqu'à la prochaine prise alimentaire.
2) Limitez les produits contenants de la caféine, de la théine et le boissons énergisantes
Ces produits sont des stimulants qui augmentent votre niveau de stress et d’anxiété et déshydratent votre corps.
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- Limitez votre consommation de produits caféinés ou théinés (café, certains sodas, certaines boissons énergisantes, thé…) ;
- Ne consommez pas de a caféine ou de théine (ou tout produit en contenant) jusqu’à 8 heures avant l’heure du coucher. Le but étant que votre organisme ait eu le temps de l'éliminer de votre sang avant le sommeil.
3) S'hydrater régulièrement et suffisamment
Notre corps est composé de 50 à 60% d'eau (variante entre la femme et l'homme). Cette quantité encore bien plus importante chez le nourrisson et le jeune enfant. La déshydratation peut causer un stress physique et mental. Cela se manifeste par une irritabilité, des difficultés de concentration, une asthénie (grande fatigabilité) et des crampes.
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- Buvez de l’eau tout au long de la journée (vous pouvez rajouter un agrume pressé pour diversifier le goût, vous pouvez aussi boire de la tisane). L'hydratation doit être régulière et suffisante (1.5 Litre d'eau minimum par jour). Le bon moyen mémo-technique serait de s'hydrater avant chaque repas et avant chaque collation.
4) Limitez sa consommation d'alcool
L'alcool est connu pour désinhiber mais moins connu pour ses effets déshydratants. Par conséquent l’alcool rend l’organisme plus vulnérable au stress et agit de façon néfaste sur le sommeil. L’alcool empêche le corps d'avoir un sommeil réparateur. Ceci est très dommageable, surtout quand on sait que l'hormone du stress, le Cortisol, dont le taux fluctue tout au long de la journée, est à son niveau le plus bas le soir et la nuit.
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- Ne consommez pas d’alcool si la période actuelle est difficile moralement. Et pour cause, l'effet déstressant voulu ne sera pas là (en tout cas que temporairement), et que bien au contraire l'alcool potentialisera votre niveau d'anxiété ;
- Avant la coucher, éviter toute consommation d’alcool avant de vous coucher. Le but étant de permettre un sommeil de qualité et ainsi d'abaisser la sécrétion de Cortisol.
5) Mangez en pleine conscience
L'alimentation doit être un plaisir. En ce sens, tout repas pris avec des sources de distractions aux alentours (télévision, téléphone…), n’est pas pris dans des conditions satisfaisantes. Le plaisir de manger n'est pas optimal. Les signaux de faim ne sont pas activés. Par conséquent, la satiété qui n'est pas là, la satisfaction d'un bon repas qui n'est pas ressentie, tout comme le fait de manger vite, augmentent le taux d’anxiété.
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- Mangez en minimum 20 minutes lorsqu'il s'agit d'un repas et 10 minutes minimum pour une collation ;
- Ne regardez pas la télévision pendant la durée du repas et mettez votre téléphone en mode muet ;
- N'hésitez pas à mettre en revanche de la musique apaisante, des bougies, une belle nappe…
Les aliments pour vaincre l’anxiété : les grands principes d'une alimentation préventive
Une alimentation préventive pour l'anxiété consistera en sept points principaux :
- Stabiliser le niveau de glycémie
- faire 3 repas par jour ;
- ne pas sauter de repas ;
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avoir des repas équilibrés, contenant toutes les familles d'aliments ;
- privilégiez les aliments riches en fibres, les sucres lents et les légumes ;
- favorisez des aliments pauvres en sucre rapides.
- Limiter les produits contenants de la caféine et de la théine
- limiter sa consommation de café, de certains sodas contenant de la caféine (coca-cola, pepsi-cola…) ;
- limiter sa consommation de boissons énergisantes contenant de la caféine (red-bull, energy drink…) ;
- limiter sa consommation de thé (compenser avec des tisanes).
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S'hydrater régulièrement et suffisamment
- buvez de l'eau tout au long de la journée ;
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buvez 1.5 litres minimum par jour, voire 2 litres minimum en période de fortes chaleurs.
- Limiter la consommation d'alcool
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limitez la consommation d’alcool tout particulièrement en période difficile ;
- dans tous les cas, se limiter à 1 à 2 verres d'alcool par jour maximum. Aussi il est important d’être capable de périodes d'abstinences pour ne pas créer de dépendance.
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Maintenir un poids de forme
- limitez la consommation de produits industriels ;
- diminuez la consommation de graisses saturées et de sucres rapides ;
- retrouvez une satiété en modulant vos portions alimentaires ;
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associez la pratique régulière d’une activité physique aux consignes alimentaires.
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Normaliser et stabiliser la tension artérielle
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évitez les aliments trop salés (charcuterie, produits industriels, fromages pâtes cuites particulièrement). Diminuez votre consommation de pain, attention à certaines eaux gazeuses riches en sel) ;
- ne resalez pas à table systématiquement (saler uniquement en cuisinant et de façon raisonnable) ;
- évitez le réglisse (les produits contenant de l'extrait de racine de réglisse peuvent augmenter la tension artérielle) ;
- évitez le surpoids et l'obésité.
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Manger en pleine conscience
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prenez le temps de manger (chaque repas doit être d'une durée supérieure ou égale à 20 minutes, ou 10 minutes pour une collation) ;
- optimisez le goût des préparations avec l'ajout systématique d'herbes aromatiques, d'épices, de condiments ;
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égayez chaque plat par une association de couleurs attrayantes ;
- retrouvez la sensation de satiété et de plénitude.
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